jeudi 26 janvier 2012

Rencontres oecuméniques de Taizé à Berlin & Semaine de prière pour l'unité à Strasbourg

Une centaine de jeunes d’Alsace dont 5 séminaristes – Jérémy, Vincent, Francis, Philippe et Charles, de 1ère, 2ème et 3ème année – ont rejoint les 30000 jeunes rassemblés à Berlin du 28 décembre 2011 au 1er janvier 2012 pour la 34ème étape du « pèlerinage de confiance » animé par la communauté de Taizé. Accueillis par les églises et les habitants de Berlin, ce temps de rencontre et de prière était tourné vers la recherche d’une nouvelle solidarité pour aujourd’hui.

Frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé, a lancé voici une trentaine d’années le « pèlerinage de confiance sur la terre » pour stimuler des jeunes à être porteurs de paix, de confiance, de réconciliation là où ils vivent. Une rencontre avait déjà eu lieu à Berlin-Est en 1986, trois ans avant la chute du mur. Elle avait alors réuni 6000 jeunes d’Allemagne de l’Est. Il avait fallu demander aux autorités communistes de l’Allemagne de l’Est la permission de célébrer une prière simultanément dans la cathédrale catholique et une grande église protestante de la ville. Cette permission avait été accordée à condition qu’il n’y ait pas de participants de l’Ouest. Cette époque est maintenant révolue et Berlin est aujourd’hui le symbole du processus d’unification allemande et européenne.

Les prières communes, les réflexions et échanges sur divers thèmes ont marqué la rencontre qui s’est déroulée dans la capitale allemande, aujourd'hui symbole d’une Europe unie depuis la chute du mur. De plus, la rencontre s’est déroulée au moment où l’Europe ressent le besoin d’un nouveau souffle et où beaucoup se posent la question des fondements et des limites de la solidarité européenne.

Dans sa lettre « Vers une nouvelle solidarité », traduite en plus de 50 langues, adressée aux jeunes, frère Alois, le prieur de la communauté de Taizé, écrit : « Si la solidarité humaine a toujours été nécessaire, elle a besoin d’être constamment renouvelée, rajeunie à travers de nouvelles expressions ». Il y a invité la nouvelle génération à s’interroger face aux ébranlements de l’économie mondiale, aux changements des équilibres géopolitiques, à l’accroissement des inégalités, posant la question : « Serait-ce une raison de nous interroger davantage sur les options à prendre pour notre vie ? » Chaque matin, après la prière, nous nous sommes réunis, répartis dans les 160 paroisses d’accueil, et avons partagé avec les Berlinois qui nous ont accueillis sur les différents thèmes de cette lettre de Taizé pour 2012 : confiance entre les humains, confiance en Dieu, le Christ de communion, chercher à être « sel de la terre ».

Parmi les nombreux carrefours proposés, voici plusieurs rencontres que nous avons pu vivre durant ces jours : rencontre avec des témoins de l’époque du mur de Berlin et visite des lieux ; rencontre avec des membres du parlement fédéral allemand (Bundestag) autour du thème « Pour un monde plus juste : politique et responsabilité citoyenne » ; rencontre autour de la phrase de Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) « Devant Dieu et avec Dieu nous vivons sans Dieu » sur la foi dans un monde où Dieu n’a apparemment plus de rôle à jouer (rencontre vécue dans l’église où il fut pasteur durant 2 ans à Berlin) ; visite et rencontre à la grande mosquée avec la communauté musulmane berlinoise, etc.

Toutes les journées étaient rythmées par les 3 temps de prière, matin, midi et soir, et avec les rencontres en paroisses le matin, les carrefour avec thèmes l’après-midi, et l’accueil dans les famille.

« La rencontre simultanée d’Ukrainiens grecs catholiques et grecs orthodoxes, de Polonais catholiques, de Hollandais protestants, avec six français catholiques... de belles opportunités pour rencontrer des personnes de tous horizons. Par ailleurs, on sent que le thème du mur, c’est du vécu pour les Berlinois. Il est aussi admirable de voir qu’aujourd’hui on parle de la foi ici, ce qui était impensable à Berlin Est des années auparavant. » (Vincent)

« Une première rencontre de Taizé, avec la découverte aussi de la ville de Berlin. Avec Philippe, nous avons été bien accueillis chez un pasteur et sa femme, heureuse providence pour des séminaristes se préparant à devenir prêtre ! J’ai beaucoup aimé les rencontres. Étant anglophone, j’ai pu faire beaucoup de traductions aussi. On découvre des aspects culturels nouveaux, par exemple les divisions entre Ukrainiens catholiques et orthodoxes. Le carrefour au musée juif de Berlin a été exceptionnel aussi, ainsi que la rencontre au parlement allemand au Bundestag avec des parlementaires. J’ai beaucoup aimé la Liturgie avec les chants de Taizé qui aident à prier. » (Francis)

« Ce fut ma première rencontre de Taizé. Beaucoup de rencontres, avec des jeunes de tous pays : Pologne, Allemagne, etc. J’ai été marqué par la thématiques du mur qui a divisé la ville et l’Europe dans le passé. Nous étions 5 jeunes accueillis dans une famille pratiquante. De beaux moments de visite aussi » (Jérémy)

« Cette première rencontre internationale à laquelle j’ai participé m’a montré le côté important que Berlin dégage. Un sacré mélange ! Il nous faut être ouvert et se respecter, dans toute cette diversité de chrétiens. J’ai pu rencontrer un prêtre orthodoxe, et aussi découvrir la vie d’un pasteur. J’ai été très touché par le moment où, chaque soir, à la fin de la prière, les jeunes s’avancent pour vénérer la croix en posant leur front dessus. Beaucoup de moments très forts. » (Philippe)

« Nous étions 100 jeunes de tous pays accueillis dans une paroisse de la banlieue Sud de Berlin. Les jeunes allemands qui nous ont accueillis dans la paroisse étaient très engagés et actifs. Cette rencontre facilite beaucoup le contact entre jeunes. On s’aborde comme si on se connaissait déjà, car nous savons tous que l’autre est aussi venu pour prier et rencontrer… et les discussions autour de la foi viennent facilement. C’est un moment privilégié pour prendre le temps de se décentrer de chez soi, et expérimenter un temps avec d’autres, sentir de l’intérieur la douleur de la division entre chrétiens aussi, se réjouir de la beauté de l’Eglise, connaître la diversité, avancer dans le chemin de la réconciliation. Cette rencontre est un beau témoignage donné au monde. » (Charles)

Témoignage de Philippe à la radio (France Bleu Elsass le 5/2/12), enregistré par Paul Meyer : http://www.diocese-alsace.fr/sons/am421c.mp3
 

Poursuivant la tradition qui marque depuis de longues années la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous nous sommes retrouvés avec les étudiants en théologie protestante du Stift au Grand Séminaire le jeudi 19 janvier pour prier ensemble les vêpres, et partager ensuite un repas fraternel.

 

Nous avons prolongé le jeudi suivant par un temps de rencontre au presbytère de l’église protestante St-Pierre-et-Paul, avec des jeunes de l’aumônerie catholique (accompagnés du responsable de la pastorale des jeunes, le P. Thomas Wender), des jeunes de l’Aumônerie Protestante Universitaire (AUP) accompagnés de leurs deux pasteurs Bettina Cottin et Matthias Dietsch. La soirée a débuté par le partage du repas. Il y eut ensuite des échanges d'expériences de notre participation respective à la rencontre de Taizé à Berlin. Puis, nous avons vécu un temps de prière œcuménique.

mardi 24 janvier 2012

24 janvier 2012 : Institution de 4 séminaristes au lectorat

Nous avons eu la joie de célébrer l'institution au lectorat de 4 séminaristes, ce mardi 24 janvier, où nous fêtions également St François de Sales, patron secondaire de notre séminaire. Le rite du lectorat permet à celui qui le reçoit d’être officiellement reconnu et appelé par l’Eglise au service de la Parole de Dieu. Il est pour chaque séminariste une étape liturgique importante sur le chemin qui le conduira vers l'ordination sacerdotale.

La célébration a été présidée par Mgr Müsser, vicaire général de notre archevêque, dans notre chapelle. Après leur présentation par le Supérieur, les quatre candidats à l'institution ont été appelés, et se sont avancés à tour de rôle pour recevoir entre leurs mains le livre de la Parole de Dieu. C’est le signe fort par lequel chacun s’engage à aimer, annoncer, et vivre de tout son cœur la Parole de Dieu.

Rite d'institution, la Parole de Dieu
est confiée par l'Eglise au lecteur

De plus, ce ministère institué a aujourd'hui aussi toute sa place dans la dynamique actuelle de la Nouvelle Évangélisation. Le "lecteur" est appelé au service de la Parole de Dieu, et doit avoir le souci de rendre possible que chacun puisse la connaître et en vivre. Comme nous l'enseigne le pape Benoît XVI : "Seule la Parole de Dieu peut changer profondément le coeur de l'homme, et il est alors important que chaque croyant et chaque communauté entrent dans une intimité toujours plus grande avec elle... Nous percevons tous combien il est nécessaire de mettre au centre de notre vie la Parole de Dieu, d'accueillir le Christ comme notre Unique Rédempteur, en tant que Royaume de Dieu en personne, afin que Sa Lumière éclaire tous les domaines de l'humanité : de la famille, de l' école, de la culture, du travail, des loisirs et des autres secteurs de la société et de notre vie" (homélie du 5 octobre 2008).

Les quatre séminaristes institués ont vécu cette étape liturgique entourés de leurs proches et de toute la communauté du séminaire. L'événement s'est prolongé dans la fraternité conviviale d'un bon repas.
De gauche à droite : Baptiste Aubas, Francis Wertheimer,
Philippe Perraud, Pierre-Hubert Haag