dimanche 18 décembre 2016


Centenaire de la mort du Bienheureux Charles de Foucauld



                      
Sébastien, pouvez-vous nous dire l’importance que L’Eglise catholique en Alsace attache à la vie du Bienheureux Charles de Foucauld ?

Le Bienheureux Charles de Foucauld est une figure importante pour  nous  puisqu’il est né à Strasbourg et qu’il a été baptisé à la paroisse Saint Pierre le jeune, dans le cœur catholique de l’actuelle Eglise protestante. Il fait donc partie de notre culture diocésaine. Mais c’est aussi une très importante figure de l’Eglise Catholique à cause de son style d’apostolat. Il a voulu une annonce du Christ, par le témoigne de sa vie dans une culture locale, à travers la charité et le bien qu’il fait avec les autres. Pour Charles de Foucauld, avant d’évangéliser il faut d’abord être soi-même un témoin authentique du Christ dans une charité exemplaire, dans la pratique de la justice et du respect des autres.

Partagez-nous un peu quelque chose de l’itinéraire de Charles de Foucauld, surtout après le spectacle de marionnettes qui fut donné à l’Eglise Saint Pierre le jeune sous l’impulsion du Fr. Valléjo, op.

L’itinéraire de Charles de Foucauld est assez particulier. On peut même dire qu’il fut assez mouvementé. Il a été marqué dans son enfance par un premier événement douloureux. Il a perdu ses parents à l’âge de six ans et il a été ensuite élevé par son grand-père. Puis, il a intégré l’école de saint Cyr pour une carrière militaire et durant cette période il a eu une vie de débauche. Il s’est éloigné de la foi catholique. Il a préféré les orgies et une vie aussi désordonnée avec les femmes de petite vertu, et il a finalement démissionné de l’armée. Mais ensuite, lorsqu’il a appris que l’armée de préparait à combattre, il a été saisi de remord. Voilà comment il a commencé à grandir en sagesse. Il a réussi à se faire réengager dans l’armée. Il y a été exemplaire en tant que responsable militaire contrairement aux autres responsables de l’armée. Lui ne voulait pas concevoir une colonisation par la force et la soumission des populations locales. Il plaidait pour une collaboration respectueuse avec les populations locales dans le respect de leur religion et de leur culture, pour qu’il y ait une  coexistence dans le respect et la fraternité. Cela a été la vision de Charles de Foucauld comme militaire.

Ensuite,  il a été fasciné par la foi des musulmans et la foi des juifs. Il a fait une carrière d’explorateur scientifique géographique du Maroc. Il a dressé une carte détaillée du Maroc, qu’il a publiée à la société Française de géographie et pour laquelle il a été récompensé par une médaille d’or. Ensuite il a rencontré un prêtre, l’abbé Huvelin, chez qui il s’est confessé. C’est à ce moment qu’il est converti, en ressentant la miséricorde de Jésus Christ. C’est là qu’il a commencé à vouloir suivre Jésus Christ. Il voulait vivre comme le Christ. Alors il partit en Terre sainte, sur les pas de Jésus peut-on dire, pour mieux connaitre le Christ à travers le lieu où il a vécu.

Il est devenu moine cistercien, mais il s’est rendu compte qu’il n’avait pas la dernière place. Or Jésus avait la dernière place. Lors de sa naissance de Jésus à Bethléem il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. Il a voulu être comme le Christ. Avoir la dernière place. Le Christ a aussi eu la dernière place sur la croix, la place la plus misérable à l’époque. Donc, comme le Christ, il a voulu avoir la dernière place, Il est parti au désert en Afrique. Là on s’est d’abord méfié de lui. Comme il s’est bien entendu avec un chef du nom de Moussa, il fut autorisé à vivre comme  ermite. Il a rendu des services humanitaires. Il a parfois utilisé l’armée pour aider la population. Il a mis en pratique ses idées par un témoignage, par une vie de charité, de justice, de fraternité authentique, de service aux autres et de dévouement.

Un jour, il s’est retrouvé sans ressources. Il  était complètement faible. Il allait mourir d’épuisement et de faim. Et, c’est là que la population locale, très appauvrie, a secouru Charles de Foucauld en le nourrissant du lait de chèvre. De cette expérience, il a découvert que ce n’était pas toujours à lui de rendre service, mais qu’il fallait aussi accepter de se laisser servir par les autres. Dans sa vie spirituelle, cela a été une nouvelle étape. Il a ressenti le désir de vouloir  s’abandonner à Dieu totalement, dans tout ce qu’il faisait et entreprenait, sans oublier l’importance majeure qu’il accordait à l’Eucharistie et à l’oraison.


Comment sa vie peut-elle être un modèle pour nous, séminaristes ?

C’est un modèle tout à fait actuel pour nous séminaristes. D’abord, nous devons rester dans l’humilité, qui était très chère à Charles de Foucauld. Nous ne devons pas rechercher les premières places, mais, toujours être attiré par les dernières places, celles parfois même ingrates. Avant d’annoncer la foi au Christ, nous devons être témoins  authentiques du Christ, par un service authentique des autres, un amour authentique pour chacun et un respect aussi de la culture des autres. Donc, c’est tout à fait une figure d’actualité pour nous, un exemple pour nous, séminaristes.


Interview de Sébastien par Nahum (Séminariste de la société des prêtres de Saint Jacques à Strasbourg)

jeudi 8 décembre 2016

« Un esprit sain dans un corps sain »

Dans le cursus de formation d’un Séminaire, on pense souvent d’abord à la formation intellectuelle, spirituelle et pastorale. Mais un séminaire est aussi le lieu de vie des futurs prêtres et parmi les activités qui font la vie commune ordinaire, il y a le sport. Anthony, séminariste de 5ème année, nous partage son expérience.



Anthony, pensez-vous que le sport est nécessaire dans la semaine d’un séminariste ?


Pourquoi le sport ne serait-il pas nécessaire à un séminariste ? Un séminariste est un homme comme les autres, même si le Seigneur l’appelle à devenir prêtre. Il est d’abord un homme, et un homme est fait d’un corps et d’une âme intimement liés, comme nous l’enseigne la philosophie de base. Donc, comme l’homme est à la fois un corps et un esprit, il est nécessaire pour chaque personne de faire une activité physique. Tout le monde a expérimenté le bien que l’on peut ressentir après avoir fait une séance de sport. Bienfait aussi bien physique que psychologique. Pour illustrer ce propos, je vous partage cette anecdote. J’avais été accueilli quelques jours dans les Alpes, dans une petite équipe de prêtres, à Saint-Jean-de-Maurienne. Nous avons fait une journée de marche en montagne, et à la fin de la journée l’un d’entre eux a dit : « Ah ! ça fait vraiment du bien, une bonne fatigue physique. On va bien dormir grâce à cette marche » Toute la semaine, nous sommes étudiants. Nous avons donc besoin d’une activité, d’un bol d’air qui permet d’évacuer la tension nerveuse. Bref, c’est tout à fait normal de faire du sport.


Pouvez-vous nous dire comment cela s’organise au sien de notre maison ?


Au Séminaire, il y a toujours eu une séance de sport placé le lundi soir. Jusqu'à présent, c’était l’un d’entre nous qui était chargé d’animer ce temps. Et cette séance était facultative. Cette année, il y a eu deux nouveautés. Premièrement, cette séance est devenue obligatoire et deuxièmement il y a un moniteur de sport qui vient nous guider. C’est un étudiant tout à fait compétent, puisqu’il étudie en STAPS (formation universitaire « Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives » qui permet entre autres de devenir professeur de sport). Au cours de cette heure de sport, nous varions les activités : Course à pieds dans les parcs de Strasbourg, séance de renforcement musculaire, ou jeux tels que l’ultimate (frisbee), le badminton, le foot…


Le sport permet-il de renforcer la fraternité avec les autres séminaristes…


Oui bien sûr. D’abord parce que cette séance de sport se passe dans une ambiance détendue. On est là pour faire du sport, mais aussi rigoler. Ensuite parce que nous découvrons certains charismes les uns des autres. On apprend à mieux se connaître. Enfin parce qu’on fait quelque chose ensemble, quelque chose d’autre. Dans la semaine, on prie ensemble, on étudie ensemble, on mange et on vit ensemble. En faisant cette séance de sport, on se rencontre sur un autre lieu et on se découvre autrement, ce qui forcément renforce les liens.

… et avec les étudiants qui logent dans notre maison ?


Cette séance de sport est en effet ouverte aux étudiants qui logent au Séminaire. D’habitude, nous les croisons, surtout au petit déjeuner ou dans les couloirs. Certains participent à la messe ou à un office. Mais là, par cette activité on est plus proche d’eux, ils nous voient sous un air différent, en mode détente, ce qui favorise les rencontres. Le sport permet donc de mieux connaître les étudiants qui partagent notre maison.

« Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. » (1 Co 9,24)

Propos recueillis par Baptiste AUBAS (6ème année).

jeudi 1 décembre 2016

Après la session à Solesmes
 « Amour, sexualité et vie chrétienne »


Dans le cursus de formation de notre maison, les séminaristes de 5e et 6e année suivent une session de formation dédiée à l’accompagnement des couples et la vie conjugale. Cette année, ce rendez-vous a été honoré avec la participation à une session de l’AFCP (Association pour la formation chrétienne de la personne) organisée à Solesmes du 21 au 26 novembre. Baptiste Aubas, séminariste en 6ème année en stage diaconal à Soultz a accepté de revenir pour nous sur ce temps de formation.



Parlez-nous un peu du formateur et des participants à la session, car vous n’étiez pas entre séminaristes seulement.

C’est le Père François POTEZ qui était le formateur. Il est prêtre du diocèse de Paris, curé de la paroisse Notre-Dame du travail. Cela vient de ses liens avec Aline LIZOTTE fondatrice de cette association et initiatrice de ces sessions dont le plan et la démarche couvre l’espace d’une semaine. On y aborde les questions du développement psychologique de l’enfant, la naissance de la personne, la vie du couple et ses difficultés, les relations dans les couples, l’union du couple dans la sexualité jusque dans ses difficultés au quotidien.
Le groupe des participants de la session était assez hétérogène. On y retrouvait des célibataires venus par intérêt personnel et des fiancés venus pour se former dans le cadre de la préparation au mariage. On y retrouvait des couples avec des parcours de vie différent, se trouvant à un tournant crucial de leur relation, avec le souci de se poser et réfléchir. Il y avait aussi des religieux et religieuses venus pour compléter leur formation ainsi que des prêtres. Et… nous, séminaristes du diocèse, qui étions six.



Quels ont été pour vous les moments les plus marquants de ce temps de formation ?

En tant que séminariste, c’est un moment marquant que d’entendre un prêtre formateur nous parler de l’union conjugale. Ce n’est pas vraiment un sujet auquel on est habitué au cours de notre formation au séminaire, et pourtant il est nécessaire d’honorer la beauté de cette union conjugale et sa dimension sacrée qui transmet la vie. Le deuxième moment marquant fut pour moi la conférence où le Père POTEZ a parlé des blessures de l’amour et de la nécessité du pardon. On prend conscience que nous sommes vraiment aimés, que nous sommes aimables. Et la radicalité du pardon vient recréer cet amour au quotidien.

Comment comptez-vous faire fructifiez ce que vous avez reçu ?

Personnellement, je compte relire mes notes et cette réflexion avec mon père spirituel. Je compte reprendre aussi cela dans le cadre de la préparation au mariage, en réfléchissant au sacrement du mariage. Je veux prendre le temps de voir comment je peux transmettre ce que j’ai appris aux jeunes couples qui viendront se présenter au presbytère pour demander le sacrement du mariage. Dans un troisième temps plus lointain, je pense approfondir par une lecture ou revenir à une semblable session, dans quelques années, lorsque j’aurai acquis un peu plus d’expérience pastorale.


               Propos recueilli par Jean Paul AKA-BROU (Séminariste du diocèse de Strasbourg)

lundi 21 novembre 2016

Rencontre avec le P. Christian Hess,
Supérieur  du séminaire Saint Charles Borromée de Freiburg  (Allemagne)


Le Séminaire de Strasbourg et le Séminaire de Freiburg en Allemagne entretiennent depuis de nombreuses années des contacts réguliers. En particulier nous nous rendons visite mutuellement pour nos fêtes patronales respectives. A l’occasion de la saint Charles Boromées, nous avons eu la joie d’interviewer le supérieur de ce Séminaire voisin.

Je suis le père Christian. J’ai un prénom français, mais je suis allemand. J’ai été ordonné prêtre à la cathédrale de Freiburg il y a 12 ans. Après mon ordination, j’ai été aumônier des jeunes pendant deux ans. Puis j’ai été nommé vice-recteur du séminaire. Quand le supérieur du séminaire est devenu évêque, on m’a demandé d’être le supérieur du séminaire. J’accomplis mon service de supérieur depuis trois ans.

En quelques mots, pouvez-vous nous faire une présentation globale de ce Séminaire ?  Les séminaristes sont tous de nationalité allemande ?

Cette maison a été fondée au 19eme siècle. Mais il faut dire que c’était au départ un monastère bénédictin. Nous avons 46 séminaristes, dont 39 de l’archidiocèse de Freiburg. Les autres sont envoyés par leur évêque pour leur formation. La formation couvre une période de 8 ans, dont 1 an de propédeutique, 5 ans d’études et 2 d’études pratiques (pastorale, stages). Notre séminaire est une maison internationale et un séminaire universel, car nous avons une vingtaine de nationalités, originaires de 4 continents. Cinq prêtres formateurs accompagnent les séminaristes.

Quelle influence l’Eglise allemande a-t-elle sur ce séminaire ?  

L’église allemande est une Eglise missionnaire. Le pays compte 27 diocèses. Il est donc difficile de parler pour toute l’Allemagne, car je ne connais pas tout des situations des autres diocèses d’Allemagne. Ceci étant, je crois que l’Eglise catholique en Allemagne  a besoin d’une nouvelle évangélisation. L’avenir du sacerdoce aussi reste à déterminer, car c’est une Eglise qui cherche à comprendre le visage du Christ par d’autres moyens. L’Eglise allemande n’est pas isolée. Elle tisse des liens avec les Eglises voisines (Suisse, Luxembourg, France, Belgique) si bien que nous avons une forte conscience de la dimension universelle de l’Eglise. Au sein même de notre séminaire nous retrouvons cette universalité.

Ce matin, notre présence chez vous témoigne haut et fort de l’unité qui existe entre nous, séminaire Saint Charles Borromée de Freiburg  et séminaire Sainte- Marie-Majeure de Strasbourg. Comment expliqueriez-vous ce lien fraternel ?

Je suis très content de ce jumelage, parce qu’avant notre génération, nos deux pays n’étaient pas frères. Après la 2e guerre mondiale, nos liens de fraternités se sont resserrés, développés même. L’expérience de la guerre a changé la mentalité de nos deux peuples. Auparavant il était absurde de voir un français sur le sol allemand et vice-versa. Et pourtant nous sommes tous frères dans le Christ. Votre présence prouve l’élan cette fraternité. En effet, pour moi, il est assez important de renforcer les liens entre nos deux terres. Votre présence ce matin témoigne aussi l’universalité de l’Eglise. C’est vrai qu’il y a un problème de langue, mais je pense qu’on peut apprendre le français à Freiburg et l’allemand à Strasbourg pour mieux promouvoir la flamme de cette fraternité.

Quels sont vos derniers mots ?
Je ne trouve pas bien les mots justes pouvant signifier ma joie ce matin, mais je suis très heureux de votre présence parmi nous. Je vous demande de prier pour nous, et que Dieu vous bénisse et vous accompagne dans votre cheminement.
Le séminaire de Strasbourg par ma voix vous remercie cordialement. Très fraternellement nous vous attendons sous le ciel alsacien. Au revoir……..

Interview réalisé par Amoce-Fraime, séminariste de la Société des prêtres de saint Jacques à Strasbourg.











lundi 14 novembre 2016

Il est temps de devenir animateur des jeunes !


Au cours des congés de la Toussaint (du 22 au 29 octobre 2016) Marlon-Paterne Koubaka et Blaise Bakulu Madila, séminaristes de quatrième année au Grand-Séminaire de Strasbourg, ont effectué le stage théorique du BAFA dans les locaux de l’IFARE (Institut Franco-Allemand de Recherche sur l’Environnement, bâtiment 90 sur le campus CNRS de CRONENBOURG 23, rue du loess 67200 Strasbourg. La formation était dirigée par monsieur Vaille Philippe, secondé par deux de ses collaborateurs : Jean et Benjamin.

Le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) peut intéresser toute personne dès l’âge de 17 ans. La formation est sanctionnée par « un diplôme non professionnel du Ministère de la Jeunesse, des Sports, de la Vie Associative et de l’Education Populaire ». Ce diplôme permet à la personne titulaire d’un BAFA, et ayant des aptitudes d’animation, d’encadrer des groupes d’enfants ou de jeunes, occasionnellement, pendant les vacances, en colonie, dans les centres des loisirs pour tous ou dans l’animation territoriale. La formation du BAFA s’étale sur trois étapes : la session de formation générale, le stage pratique et la session d’approfondissement ou de qualification.
Pourquoi le Séminaire envoie-t-il les séminaristes suivre une telle formation ? A côté de la formation spirituelle, pastorale ou académique, un Séminaire se préoccupe de la formation humaine des candidats au ministère de prêtre. Or la formation du BAFA fait acquérir des bases d’animation, des capacités et compétences, elle développe l’esprit d’initiative, l’autonomie et le sens de la responsabilité. C’est donc dans cette dynamique d’action que ces deux séminaristes se sont engagés. Mais le plus simple est probablement de leur laisser la parole.


Marlon-Paterne Koubaka

J’ai vécu une expérience très riche dans le renforcement de mes compétences et connaissances. Sur le plan humain, au contact des enfants, des formateurs et des autres stagiaires, j’ai vécu une expérience de partage, de manière collective. Cela m’a permis de repenser le rôle de l’animateur que je serai. Cela m’apporte aussi des compétences pour gérer les situations de mouvements d’adultes ou d’enfants dans une paroisse. J’ai appris que l’animateur, par son écoute attentive et sa disponibilité, prend en compte les spécificités de chacun (enfants comme adultes) en donnant des références ; il instaure un cadre relationnel de confiance qui favorise le respect mutuel et la convivialité ; il est un modèle pour les autres et favorise l’autonomie ; il est une personne responsable, créative et aussi une personne ressource ; avec des compétences techniques, il a le souci permanent de garantir la sécurité physique et affective de tous ; il fait confiance à l’enfant qui est une personne compétente. L’enseignement sur l’autorité a aussi attiré mon attention. J’ai compris que l’autorité n’est pas nécessairement « autoritarisme » ou « laxisme ».  Un enseignement riche qui m’aidera certainement dans l’encadrement des jeunes et dans ma vie en paroisse. Aussi, j’invite très humblement mes confrères séminaristes à participer à cette formation pour le bien de l’Eglise qui leur sera un jour confiée.


Blaise Bakulu Madila
Cette formation était une occasion pour moi de comprendre ce qu’est l’animation auprès des jeunes. J’ai compris que l’animation requiert un sens des responsabilités (encadrement), d’échange (adaptation-relations), de transmission (cherchant l’épanouissement ou l’autonomie des enfants et adolescents), de divertissement (créer des activités pour s’amuser en toute liberté) et d’organisation (la capacité de planifier les activités en innovant et évaluant le projet pédagogique adopté). Les jeux occupent une place de choix dans l’encadrement des enfants, ai-je appris. D’où ma compréhension « du Grand jeu » dans le monde d’animation. Ce grand jeu est quelque chose de plus grand qui nécessite l’imaginaire pour aider les enfants à tirer profit de ce temps fort. Voici les grand jeux que j’ai découvert au cours de cette session : la kermesse, le casino, la chasse au trésor, le jeu de piste, le jeu de plateau, les olympiades, le grand jeu sportif, le cluedo, etc. Chaque jeu a une téléologie et est divisé en quatre étapes : la sensibilisation, le début, le déroulement et la fin. La sensibilisation est une façon de communiquer le grand jeu dans sa réalisation (quand, où, comment ?). C’est une accroche, voire une forme de publicité sur le jeu en vue de donner envie aux enfants de prendre part à une activité ; et qu’ils sachent au moins où aller, quand et comment y aller. Pour le début du jeu, il est important d’expliquer l’imaginaire. D’où la nécessité de raconter l’histoire choisie en expliquant les règles du jeu tout en constituant des équipes. Ayant effectué cette tâche, le jeu peut bien commencer. C’est cela le déroulement du jeu sur base des règles expliquées. Quant à la fin, il est demandé à l’animateur de faire sortir les enfants tranquillement de l’imaginaire en expliquant la fin de l’histoire. Cette fin s’avère être importante. Tout cela m’a instruit énormément et je crois pouvoir utiliser ces éléments dans ma pastorale proche ou future avec les enfants, voire les jeunes.
La session théorique du BAFA m’a aussi permis aussi de découvrir les activités à organiser dans une colonie ou dans un centre d’accueil pour enfants. Il s’agit d’activités comme les animettes, les jeux de société, les jeux sportifs (jeux en plein-air), le bricolage, les expressions, la cuisine, la nature et la musique. J’ai appris comment mener ces activités, comment organiser des ateliers bien adaptés à l’enfant et à son apprentissage de l’autonomie, dans le respect de ses choix et sans les juger, à l’écoute de ses ressentis, pour qu’il trouve du plaisir à ce qu’il fait. Cette façon de voir les choses m’a aidé à comprendre la nécessité du respect mutuel dans la confiance.
La formation a encore développé en moi une prise de conscience des besoins de l’enfant et de sa psychologie. Les travaux de Montessori et de Piaget (grands pédagogues pour l’éducation des enfants) ont été d’une importance capitale. D’où l’urgence d’avoir un projet pédagogique, soutenu par un projet d’éducation en vue de promouvoir  maturation et transmission des valeurs (liberté, autonomie, bienveillance, ouverture d’esprit, bien-être, etc.). Un temps d’immersion m’était réservé pour palper du doigt ces réalités dans le centre CLE, dirigé par monsieur Vaille Philippe (directeur de notre session théorique).

J’ai vraiment été informé sur la relation à établir entre l’enfant et l’animateur, le sens du travail de l’animateur dans une structure, le contrat d’engagement éducatif, la responsabilité civile et pénale du métier d’animateur ainsi que sa règlementation. Je me vois déjà un peu aguerri dans un domaine qui me sera certainement utile dans ma pastorale de séminariste (la pastorale-catéchétique), et surtout dans ma vie future en paroisse comme prêtre.

mercredi 9 novembre 2016

Connaissance de soi et de l’autre




Durant le WE du 7 au 9 octobre, les séminaristes de la 1ère, 2ème et 4ème année ont participé à un stage de connaissance de soi assuré par monsieur Marc Kusterer, psychologue clinicien-addictologue (actuel secrétaire général de la Caritas Alsace). Les trois jours ont été vécus dans un climat de confiance. Cette condition était d’une importance capitale, car elle permettait à chacun de participer de façon active à la session.

Le soir du premier jour était consacré à un exercice de présentation croisée pour solidifier la vie d’ensemble. La vie en communauté exige en effet une connaissance mutuelle. Elle permet d’avancer avec beaucoup plus de considération réciproque et favorise la maturation des relations, voire un épanouissement radieux. Avec cet exercice, les séminaristes ont pu se familiariser avec les traits de leur caractère, prenant conscience de ses éléments négatifs et positifs, agréables ou gênants.

Le deuxième jour était marqué par des exercices de Do-In relatifs aux sensations corporelles et les verbalisations. Ce qui a conduit les participants à la session à découvrir les enjeux des conduites et leurs finalités. Par trois groupes de deux, les uns et les autres ont pu se familiariser avec la conduite d’entretiens en vue de mieux se préparer à l’accompagnement des chrétiens en paroisse. De cette réalité d’entretien concrètement expérimentée, les séminaristes ont eu des informations sur le cadre à choisir pour un entretien, la dynamique d’écoute, le fait de questionner pour aider l’autre à s’ouvrir, la reformulation des questions pour se rassurer sur la compréhension du problème exposé, les ouvertures à donner en vue de trouver la solution et non se présenter comme un « donneur » des « solutions », la capacité de synthétiser et de conclure un entretien.

L’après-midi de cette deuxième journée était marqué par une réflexion sur le sens à donner à la vie. Etant des êtres marqués par la quête du/de sens, les participants à la session n’ont pas manqué de réfléchir sur la réalité de leur vie spirituelle. Car ils sont des acteurs de leur propre destin.  D’où un regard positif à porter aux autres en vivant dans la solidarité et l’entraide.


La session a ainsi répondu au souci des uns et des autres d’approfondir ces acquis psychologiques en vue de leur maturation et surtout dans le souci de devenir des réels ponts humains en aider le peuple de Dieu à grandir spirituellement. Par une lectio divina le dimanche 09/10/2016, le matin, le Père Dehan, un des pères spirituels du Grand-Séminaire, a aidé les séminaristes à accueillir la parole de Dieu du 28e dimanche du temps ordinaire C. C’est sur ce dernier temps commun que le groupe a quitté Marmoutier pour rejoindre le Grand-Séminaire.


Paterne Koubaka (Séminariste du Diocèse de Strasbourg)




lundi 31 octobre 2016

Dimanche 23 octobre 2016
Journée Missionnaire Mondiale
 « Annoncer la Miséricorde »



Cela fait maintenant 90 ans que l'Eglise célèbre la Semaine Missionnaire Mondiale autour de l'avant dernier dimanche du mois d'octobre.
 
Cette année la Journée Mondiale Missionnaire s’inscrit dans l'année jubilaire de la miséricorde. Cette célébration revêt donc un caractère particulier, immédiatement reconnaissable dans le thème choisi : Annoncer la miséricorde. 

Au regard des souffrances, violences, guerres, pauvretés et maladies, ce thème est tout à fait d'actualité. L'Eglise a le devoir d'annoncer que le premier qui fait miséricorde envers l'humanité c'est Dieu lui-même. Et la figure par excellence de cette miséricorde, c'est Jésus-Christ qui a donné sa vie sur la croix pour nous délivrer du péché et de la mort. Ainsi chaque humain à la possibilité d'accéder à la vie éternelle et au bonheur sans fin.

C'est pourquoi chaque chrétien qui bénéficie de la tendresse de Dieu le Père, a le devoir d'être un témoin authentique de la miséricorde envers ses semblables. Concrètement, c'est faire un geste de charité envers les personnes qui souffrent et de répondre par l'amour face à la souffrance. C'est ainsi que nous bâtiront avec la grâce de Dieu un monde plus juste.

Le 23 octobre, l'Eglise invite chaque communauté et paroisse à faire une quête en faveur des Œuvres Pontificales Missionnaires, pour répondre aux nombreux besoins qui se font sentir dans le monde entier. Cela se traduit par le soutien aux hôpitaux, aux séminaires, à des établissements scolaires, etc…Puissions-nous pleinement vivre de la miséricorde divine en pratiquant nous même l'amour du prochain. Car là où est la charité, Dieu est présent.
Ubi caritas Deus ibi est.


                                                                      Sébastien Higelin (Séminariste du Diocèse de Strasbourg)

mercredi 26 octobre 2016


La situation de l’Eglise catholique en Haïti : témoignage d’un séminariste



En cette nouvelle année, le Grand Séminaire de Strasbourg a la joie d’accueillir dans la communauté cinq nouveaux séminaristes, parmi lesquels deux jeunes hommes haïtiens. Ils appartiennent à la Société des Prêtres Missionnaires de Saint Jacques (œuvrant en France, au Brésil et à Haïti).

Je suis Nahum Guénaël Poulard.  Avec mon confrère Amoce Fraime Louis nous avons intégré cette année le Grand Séminaire Sainte Marie Majeure de Strasbourg, après déjà deux années de formation à Haïti même.  Nous sommes les deux premiers séminaristes haïtiens de la société des Prêtres de Saint-Jacques, pour ne pas dire les deux premiers haïtiens, à faire partie du Grand Séminaire de Strasbourg depuis sa fondation. Nous sommes très heureux de vivre cette nouvelle aventure de notre formation. Nous allons de commencement en commencement. Pour dire que la mission ne fait que commencer.



Votre pays a été secoué par le passage du cyclone Matthew qui a fait beaucoup de dégâts. Pouvez-vous nous dire un mot là-dessus ? Et quelle est la réaction de l’Eglise catholique à Haïti ?

Je voudrais d’abord saluer la mémoire de nos compatriotes victimes de l’ouragan. Le cyclone a fait de nombreux dégâts, plus particulièrement dans la partie sud du pays. Il a emporté les biens des paysans avec le débordement des rivières. Des routes sont coupées. Des ponts sont tombés. Les gens sont déplacés. La communication entre certaines régions est devenue de plus en plus difficile. Mais surtout de nombreuses personnes ont perdu la vie. Aujourd’hui, les gens, dans la partie sud du pays, ont besoin de tout (nourriture, santé, accompagnement spirituel, une présence réconfortante pour faire face au traumatisme, etc.). Les églises n’ont pas été épargnées. Les  toitures sont ruinées. Les gens du sud sont aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile. Ils vivent dans des abris provisoires comme des écoles, des églises...

Que fait l’Eglise ? (soupir) Elle essaie de tenir en vie les survivants, car certains sont pratiquement désespérés. Il faut les nourrir. L’Eglise manifeste sa proximité avec les gens  dans un processus de relèvement et de résurrection de manière très lente, mais efficace. Elle reste fidèle à sa mission. C’est sa vocation d’être sel et lumière du monde. Elle met en œuvre sa doctrine sociale en venant en aide aux nécessiteux. Elle qui est experte en humanité, est toujours présente au milieu de son peuple, en référence à la marche du peuple juif sortant de l’Egypte pour la terre promise sous la présence de Dieu. Je voudrais d’ailleurs féliciter le grand travail de la Société des Prêtres Missionnaires de Saint Jacques pour l’assistance qu’ils prodiguent aux victimes.

Avez-vous les nouvelles de vos parents ?

Nos familles vont bien, même si elles ont presque tout perdu. C’est une école du dépouillement, mais aussi une école de l’espérance. Nous vivons les choses en restant ouvert au Dieu amour. Il nous aide à vivre dans la fragilité de notre immanence. De là vient l’élan de solidarité qui prend corps dans les relations interpersonnelles. La joie n’est pas tout à fait enterrée. Il y a là un message de confiance, vécue et voulue.

Bon courage à mon peuple. « Ochan pour tout Ayisyen » (salutations)

                                                                  Propos recueillis par Paterne (Séminariste de Strasbourg)



vendredi 30 septembre 2016

Ordinations diaconales en vue du sacerdoce

Ce 24 septembre, en l'église St Maurice de Soulz en Haut Rhin, la communauté du Grand Séminaire de Strasbourg a eu la joie de se joindre aux chrétiens de la région de Soultz et aux paroissiens venus de la communauté de paroisses de Neudorf à Strasbourg pour l'ordination diaconale en vue du sacerdoce de deux séminaristes. Il s'agit de Baptiste Aubas qui est actuellement en stage dans la communauté de paroisse de St Georges au pied du Vieil Armand et d’Adrian Flores qui appartient au diocèse de Ciudad Juarez au Mexique. Les parents d’Adrian et son Vicaire général ont d’ailleurs traversé l'océan Atlantique pour être à ses côtés. Baptiste et Adrian ont été ordonnés diacres par  Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire.

La célébration festive a été marquée par plusieurs moments importants. Tout d'abord, les ordinands se sont engagés à vivre le célibat pour manifester leur disponibilité à tous les hommes et témoigner que Dieu doit être aimé plus que tout. Puis, Mgr Kratz a exhorté les ordinands à agir selon l'esprit de 
l' Evangile, à être plein de douceur dans leur service et fidèles à la prière. Après cela, il y eut l'ordination proprement-dite, au cours de laquelle les ordinands se sont engagés à prier la liturgie des heures pour l'Eglise et le monde, et à vivre en communion avec leur évêque dans le respect et l'obéissance. L'assemblée a alors invoqué l'Esprit-Saint sur eux et en a appelé à l’intercession des saints et saintes de Dieu. Enfin, l'évêque leurs a imposé les mains au son du bourdon. Les deux nouveaux diacres Adrian et Baptiste, revêtus de l'étole et de la dalmatique ont immédiatement exercé leur ministère dans la liturgie eucharistique.

La belle célébration s'est prolongée autour d'un verre de l'amitié où chacun a pu vivre des échanges fraternels et conviviaux sous un soleil radieux. Que Dieu bénisse Baptiste et Adrian dans leur ministère !

Les séminaristes de Strasbourg

lundi 19 septembre 2016

La rentrée 2016-2017 au séminaire de Strasbourg


Notre nouvelle année de Séminaire  été inaugurée par la prière de vêpres présidée par notre archevêque, Mgr Grallet. Il a aimé surligner le fait que notre Séminaire était maintenant à l‘image de l’Eglise universelle, ouvert sur tous les continents : l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique ! En effet nous avons accueillons dans notre séminaire Joseph qui est originaire du Sud Vietnam, Nahum et Amoce qui sont originaires d'Haïti, Blaise et Paterne qui sont originaires du Congo. C'est une grande joie pour nous, bien sûr, d'accueillir ces nouveaux séminaristes, et en même temps, l'absence de nouveaux candidats alsaciens nous interroge...



Après une première conférence spirituelle donnée par le Supérieur, une table ronde autour de laquelle nous avons partagé nos différentes expériences estivales et après la répartition des différents services communautaires, nous voilà partis sur les routes, en direction du Foyer de charité d'Ottrott, pour la retraite de début d'année.

Cette retraite aura été une expérience spirituelle très forte pour la majorité d'entre nous, et en même temps, elle fut une découverte pour la plupart, puisque c'était une retraite basée sur les fameux Exercices de saint Ignace – tous ceux qui ont expérimenté ces exercices savent à quel point ces exercices sont féconds... Notre prédicateur était l'abbé Christophe LAMM, prêtre de notre diocèse. Le Seigneur nous ayant éclairé, nous voilà prêts et partis pour commencer l'année universitaire où nous retrouverons nos chers professeurs de théologie.



Adrian et Baptiste, nos deux séminaristes de 6e année, auront quant à eux suivi une retraite un peu plus longue, à Clervaux, au Luxembourg. C’est là en effet qu’ils se préparent en vue du diaconat qui leur sera conféré ce samedi 24 septembre, à l'église de Soultz (68) à 15h par Mgr Kratz ! Liturgie d'ordination à laquelle vous êtes tous convié, chers lecteurs !

                                                                                                                 Les séminaristes de Strasbourg

dimanche 29 mai 2016

En pèlerinage à Rome

Tous les 6 ans, notre Séminaire part en pèlerinage rejoindre le cœur de l’Eglise Catholique, sur la tombe des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul. Ce fut le cas cette année, du 17 au 23 mai, avec l’opportunité providentielle de vivre cette démarche spirituelle dans le cadre d’une Année sainte.

Les moments forts de notre pèlerinage furent nombreux : le mercredi 18 mai, nous avons participé à l’audience du Saint Père, sur la place saint Pierre. Nous l’avons écouté commenter la parabole du riche et du pauvre Lazare. Puis nous avons eu la joie de le saluer personnellement et de faire une photo avec lui. Il nous a demandé de prier pour lui et son ministère de successeur de Saint Pierre, ce que nous n’avons pas manqué de faire. Il avait d’ailleurs ajouté : « Ne l’oubliez pas ! » Ce beau moment a été vécu comme une grande grâce par chacun d’entre nous.


Au cours de cette semaine nous avons également rencontré Monseigneur Patron Wong, le secrétaire de la Congrégation pour le clergé chargé des Séminaires. C’était bien un temps de rencontre car nous ne l’avons pas écouté nous faire une conférence mais nous avons eu avec  lui un véritable échange. Il avait souhaité que nous parlions de notre formation, de ce que nous vivons de beau, de ce qui est plus difficile, de nos questions comme séminaristes etc…  A chacune de nos interventions, il apportait à son tour une parole d’encouragement et d’enseignement.  Il nous a exhortés à être optimistes quant à l’avenir de l’Eglise en France, tout en n’étant pas naïf. Pour notre formation, il nous a rappelé l’importance de l’honnêteté et de la transparence qui sont essentiels pour poser un choix libre dans notre discernement.

Nos journées étaient bien chargées, par les visites des basiliques Saint Pierre, Saint Paul hors les murs, Saint Jean de Latran, Sainte Marie Majeure. Pour certains d’entre nous ce fut une découverte, pour d’autre non. Notre séminaire étant placé sous le Patronage de Sainte Marie Majeure, la visite de cette Basilique avait évidemment pour nous un caractère particulier.


Nos pas nous ont aussi porté vers Saint Louis des Français, très belle église ou la gloire des rois rayonne encore au travers des murs ! Nous y avons rencontré le Recteur, Mgr Bousquet qui nous a parlé de son rôle au Conseil pontifical pour la culture et dans le dialogue interreligieux. Il nous a également décrit sa « paroisse » qui rassemble les français habitant à Rome, les français expatriés à Rome et plus largement les francophones qui ont l‘opportunité d’y goûter une liturgie en français.

La visite de la Basilique Saint Pierre nous a permis de prier sur la tombe du pape alsacien Léon IX, cher à beaucoup d’entre nous. Nous avons confié notre église diocésaine à l’intercession du chef des Apôtres, au cours d’une messe célébrée dans les grottes vaticanes, dans la proximité immédiate de son tombeau. Nous avons aussi confié notre diocèse aux saints Papes qui reposent dans cette Basilique, Saint Jean XIII, Saint Jean Paul II, Saint Pie X, le Bienheureux Paul VI.  


Nous étions logés au Séminaire Pontifical Français de Rome. A notre arrivée, nous avons été invités à partager le diner avec les séminaristes pour une découverte mutuelle et un premier échange. A plusieurs reprises ensuite nous avons partagé la prière de la Liturgie des heures. 

Ce pèlerinage fut bénéfique pour notre communauté. Notre fraternité s’en est trouvée renforcée, et le soleil présent chaque jour sans interruption a pu nous mettre du baume au cœur après les fatigues de l’année et des examens. Le temps libre ne manquait pas pour découvrir la ville, faire quelque achat, manger une bonne glace. Chacun gardera dans sa mémoire le souvenir de ces jours. Un pèlerinage remarquablement organisé par les Pères du séminaire !


Les séminaristes de Strasbourg

mardi 24 mai 2016

Institution à l’acolytat

Le dimanche 8 mai, à l’issue de notre récollection de fin d’année, Mgr Grallet est venu nous rejoindre au Couvent d’Oberbronn pour présider la liturgie au cours de laquelle quatre d’entre nous ont été institués acolytes, pour le service de la prière communautaire et de l’eucharistie.


Avant la réforme liturgique du concile Vatican II, les différentes étapes qui conduisaient au sacerdoce étaient celles de portier, exorciste, lecteur, acolyte, sous-diacre et diacre. Faisant suite à la réforme voulue par le saint Concile, le bienheureux Pape Paul VI supprima ce qu’on appelait alors les « ordres mineurs » en faveur des deux ministres institués de lecteur et d’acolyte.

Si le ministère de lecteur consiste à servir la Parole de Dieu, en proclamant les lectures durant la messe aussi bien qu’en donnant une catéchèse, le ministère d’acolyte consiste à servir le prêtre durant la messe en apportant les offrandes à l’autel, en l’aidant à distribuer la sainte communion, en procédant à la purification des objets du culte mais aussi en amenant la sainte communion à des personnes qui ne peuvent pas se déplacer.


Au Séminaire de Strasbourg, les séminaristes sont institués acolytes au terme de la quatrième année de leur cursus. Cette institution marque donc une avancée significative dans la formation puisqu’elle intervient dans la dernière partie du chemin vers le sacerdoce. En même temps que nous approchons de l’ordination presbytérale dans le temps, nous approchons de l’autel dans l’espace puisque c’est dans le chœur que prend place l’acolyte.


Pour nous, candidats au sacrement de l’Ordre, cette institution nous introduit davantage au cœur de l’action liturgique, par une modalité nouvelle. L’acolyte ne parle pas durant la liturgie. C’est son corps et ses gestes qui disent et transmettent quelque chose. C’est pourquoi il nous tient à cœur de porter une attention nouvelle et particulière aux déplacements et aux attitudes corporelles durant la liturgie : par la position priante des mains, le maintien droit du corps, l’expression d’un visage serein et attentif, en évitant les bras croisés ou ballants ou tous autres gestes parasites. Il importe qu’au sein de la liturgie de la messe, notre attitude manifeste le miracle de la présence eucharistique de Jésus et notre prière. Jésus se rend réellement et substantiellement présent à chaque eucharistie, et tout fidèle qui le souhaite et qui est bien disposé, peut communier au Corps du Christ.

Les séminaristes de Strasbourg

mardi 10 mai 2016

La 4ème année de formation au séminaire de Strasbourg

La 4e année au Séminaire, c’est avant tout le temps de maturation dans le discernement vocationnel. En effet, c’est en 4e année que l’on peut demander à célébrer une nouvelle étape liturgique appelée « Admission parmi les candidats au sacrement de l’Ordre ». C’est une étape très importante dans la formation au Séminaire, puisque l’Admission est la reconnaissance officielle par l’Eglise locale de l’appel de Dieu dans le cœur d’un séminariste. Autrement dit, dans l’Admission l’Eglise affirme « oui je reconnais que Dieu t’appelle à devenir prêtre, continue à te former jusqu’à l’ordination presbytérale ». Précisons encore une autre dimension importante. Dans l’Admission, le candidat au sacrement de l’Ordre et le diocèse dont il est séminariste font un pas supplémentaire dans l’engagement de l’un envers l’autre. Pour nous, c’est le diocèse de Strasbourg qui comprend le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

Durant cette année de formation, nous terminons notre Licence de théologie catholique à la Faculté et nous découvrons l’homélie. Nous avons tous les jours un prêtre qui prêche durant la messe Mais maintenant nous ne voyons plus cette prédication de la même manière ! L’homélie, qui fait partie des actes réservés aux ministres ordonnés, est l’exercice par lequel on explique les lectures de la messe afin que les auditeurs puissent entrer dans le mystère chrétien et pénétrer dans une relation toujours plus profonde avec le Christ notre Seigneur.

Après quatre mois de cours où nous avons découvert ce qu’est une homélie et comment nous devons la faire, nous avons commencé, chacun à notre tour, à pratiquer l’homélie dans notre salle de cours. Nous avons surtout découvert que l’homélie est un art de clarté et de simplicité, qui demande beaucoup de travail de préparation. En complément au cours et à la pratique, nous avons aussi été gratifiés d’une présentation de l’homilétique patristique par une enseignante de l’université de Metz, Mlle Vannier. Avec elle nous avons pu voir comment les premiers grands théologiens faisaient leurs homélies.

Chaque année au Séminaire, et cela dès la 1ère année, nous avons une insertion apostolique qui nous amène sur le terrain. Un prêtre est destiné à servir Dieu et à servir les hommes. Il n’est pas destiné à rester sur les bancs d’école. Cette année nous avons découvert la Pastorale de la santé, avec la visite de personnes malades au sein d’une aumônerie d’hôpital. La clinique sainte Anne de la Robertsau, la clinique sainte Barbe de Strasbourg et le Centre Médical d’Illkirch ont été nos différents lieux d’insertion.

A propos de son expérience, Jérémy déclare : « La visite auprès des malades est une démarche importante pour le séminariste que je suis et qui se destine à la prêtrise. C'est là que je me rends compte de la fragilité de la vie humaine, des souffrances que vivent les personnes face à la solitude et face à la mort. Tout au long de cette année ma démarche de visiteur s'est inscrite dans l'enseignement même du Christ qui allait auprès des pauvres, des faibles et des malades. Aller à la rencontre de ces personnes est une œuvre de miséricorde ».

« Cette expérience m’a beaucoup fait avancer au plan humain, car nous sommes en vis-à-vis de personnes que nous ne connaissons pas, et qui sont en situation de souffrance. J’ai fait des rencontres extraordinaires, où la confiance s’est très vite installée et qui sont pour moi de vrais cadeaux de Dieu », confie Anthony.

Jean Paul dit de son côté : « Cette année passée au service post-AVC m’a permis d’être proche des malades pour leur témoigner la présence du Christ. Pour moi l’hôpital a été un lieu pour évangéliser et me laisser évangéliser ».

L’un d’entre nous, ayant déjà une bonne expérience dans le monde de la santé, a fait son insertion dans le mouvement d’action catholique qu’est le CMR (Chrétiens en Monde Rural). « J’ai participé à deux équipes de base (dix personnes) qui se sont réunies une fois par mois pour faire une relecture de vie, un partage de ce que chacun vit dans le domaine familial, le tout à l’éclairage de l’Evangile de Jésus Christ. C’est un lieu qui permet une parole vraiment libre et sans jugement. C’est aussi un lieu où l’on peut voir quelles sont les attentes des chrétiens d’aujourd’hui », affirme Sébastien.

Après une 4e année très riche à tous les niveaux, nous terminons par une retraite de récollection à Oberbronn où nous serons institués acolytes par Mgr Grallet. Deo gratias !


Jean Paul, Sébastien, Jérémy, Anthony