dimanche 29 mai 2016

En pèlerinage à Rome

Tous les 6 ans, notre Séminaire part en pèlerinage rejoindre le cœur de l’Eglise Catholique, sur la tombe des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul. Ce fut le cas cette année, du 17 au 23 mai, avec l’opportunité providentielle de vivre cette démarche spirituelle dans le cadre d’une Année sainte.

Les moments forts de notre pèlerinage furent nombreux : le mercredi 18 mai, nous avons participé à l’audience du Saint Père, sur la place saint Pierre. Nous l’avons écouté commenter la parabole du riche et du pauvre Lazare. Puis nous avons eu la joie de le saluer personnellement et de faire une photo avec lui. Il nous a demandé de prier pour lui et son ministère de successeur de Saint Pierre, ce que nous n’avons pas manqué de faire. Il avait d’ailleurs ajouté : « Ne l’oubliez pas ! » Ce beau moment a été vécu comme une grande grâce par chacun d’entre nous.


Au cours de cette semaine nous avons également rencontré Monseigneur Patron Wong, le secrétaire de la Congrégation pour le clergé chargé des Séminaires. C’était bien un temps de rencontre car nous ne l’avons pas écouté nous faire une conférence mais nous avons eu avec  lui un véritable échange. Il avait souhaité que nous parlions de notre formation, de ce que nous vivons de beau, de ce qui est plus difficile, de nos questions comme séminaristes etc…  A chacune de nos interventions, il apportait à son tour une parole d’encouragement et d’enseignement.  Il nous a exhortés à être optimistes quant à l’avenir de l’Eglise en France, tout en n’étant pas naïf. Pour notre formation, il nous a rappelé l’importance de l’honnêteté et de la transparence qui sont essentiels pour poser un choix libre dans notre discernement.

Nos journées étaient bien chargées, par les visites des basiliques Saint Pierre, Saint Paul hors les murs, Saint Jean de Latran, Sainte Marie Majeure. Pour certains d’entre nous ce fut une découverte, pour d’autre non. Notre séminaire étant placé sous le Patronage de Sainte Marie Majeure, la visite de cette Basilique avait évidemment pour nous un caractère particulier.


Nos pas nous ont aussi porté vers Saint Louis des Français, très belle église ou la gloire des rois rayonne encore au travers des murs ! Nous y avons rencontré le Recteur, Mgr Bousquet qui nous a parlé de son rôle au Conseil pontifical pour la culture et dans le dialogue interreligieux. Il nous a également décrit sa « paroisse » qui rassemble les français habitant à Rome, les français expatriés à Rome et plus largement les francophones qui ont l‘opportunité d’y goûter une liturgie en français.

La visite de la Basilique Saint Pierre nous a permis de prier sur la tombe du pape alsacien Léon IX, cher à beaucoup d’entre nous. Nous avons confié notre église diocésaine à l’intercession du chef des Apôtres, au cours d’une messe célébrée dans les grottes vaticanes, dans la proximité immédiate de son tombeau. Nous avons aussi confié notre diocèse aux saints Papes qui reposent dans cette Basilique, Saint Jean XIII, Saint Jean Paul II, Saint Pie X, le Bienheureux Paul VI.  


Nous étions logés au Séminaire Pontifical Français de Rome. A notre arrivée, nous avons été invités à partager le diner avec les séminaristes pour une découverte mutuelle et un premier échange. A plusieurs reprises ensuite nous avons partagé la prière de la Liturgie des heures. 

Ce pèlerinage fut bénéfique pour notre communauté. Notre fraternité s’en est trouvée renforcée, et le soleil présent chaque jour sans interruption a pu nous mettre du baume au cœur après les fatigues de l’année et des examens. Le temps libre ne manquait pas pour découvrir la ville, faire quelque achat, manger une bonne glace. Chacun gardera dans sa mémoire le souvenir de ces jours. Un pèlerinage remarquablement organisé par les Pères du séminaire !


Les séminaristes de Strasbourg

mardi 24 mai 2016

Institution à l’acolytat

Le dimanche 8 mai, à l’issue de notre récollection de fin d’année, Mgr Grallet est venu nous rejoindre au Couvent d’Oberbronn pour présider la liturgie au cours de laquelle quatre d’entre nous ont été institués acolytes, pour le service de la prière communautaire et de l’eucharistie.


Avant la réforme liturgique du concile Vatican II, les différentes étapes qui conduisaient au sacerdoce étaient celles de portier, exorciste, lecteur, acolyte, sous-diacre et diacre. Faisant suite à la réforme voulue par le saint Concile, le bienheureux Pape Paul VI supprima ce qu’on appelait alors les « ordres mineurs » en faveur des deux ministres institués de lecteur et d’acolyte.

Si le ministère de lecteur consiste à servir la Parole de Dieu, en proclamant les lectures durant la messe aussi bien qu’en donnant une catéchèse, le ministère d’acolyte consiste à servir le prêtre durant la messe en apportant les offrandes à l’autel, en l’aidant à distribuer la sainte communion, en procédant à la purification des objets du culte mais aussi en amenant la sainte communion à des personnes qui ne peuvent pas se déplacer.


Au Séminaire de Strasbourg, les séminaristes sont institués acolytes au terme de la quatrième année de leur cursus. Cette institution marque donc une avancée significative dans la formation puisqu’elle intervient dans la dernière partie du chemin vers le sacerdoce. En même temps que nous approchons de l’ordination presbytérale dans le temps, nous approchons de l’autel dans l’espace puisque c’est dans le chœur que prend place l’acolyte.


Pour nous, candidats au sacrement de l’Ordre, cette institution nous introduit davantage au cœur de l’action liturgique, par une modalité nouvelle. L’acolyte ne parle pas durant la liturgie. C’est son corps et ses gestes qui disent et transmettent quelque chose. C’est pourquoi il nous tient à cœur de porter une attention nouvelle et particulière aux déplacements et aux attitudes corporelles durant la liturgie : par la position priante des mains, le maintien droit du corps, l’expression d’un visage serein et attentif, en évitant les bras croisés ou ballants ou tous autres gestes parasites. Il importe qu’au sein de la liturgie de la messe, notre attitude manifeste le miracle de la présence eucharistique de Jésus et notre prière. Jésus se rend réellement et substantiellement présent à chaque eucharistie, et tout fidèle qui le souhaite et qui est bien disposé, peut communier au Corps du Christ.

Les séminaristes de Strasbourg

mardi 10 mai 2016

La 4ème année de formation au séminaire de Strasbourg

La 4e année au Séminaire, c’est avant tout le temps de maturation dans le discernement vocationnel. En effet, c’est en 4e année que l’on peut demander à célébrer une nouvelle étape liturgique appelée « Admission parmi les candidats au sacrement de l’Ordre ». C’est une étape très importante dans la formation au Séminaire, puisque l’Admission est la reconnaissance officielle par l’Eglise locale de l’appel de Dieu dans le cœur d’un séminariste. Autrement dit, dans l’Admission l’Eglise affirme « oui je reconnais que Dieu t’appelle à devenir prêtre, continue à te former jusqu’à l’ordination presbytérale ». Précisons encore une autre dimension importante. Dans l’Admission, le candidat au sacrement de l’Ordre et le diocèse dont il est séminariste font un pas supplémentaire dans l’engagement de l’un envers l’autre. Pour nous, c’est le diocèse de Strasbourg qui comprend le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

Durant cette année de formation, nous terminons notre Licence de théologie catholique à la Faculté et nous découvrons l’homélie. Nous avons tous les jours un prêtre qui prêche durant la messe Mais maintenant nous ne voyons plus cette prédication de la même manière ! L’homélie, qui fait partie des actes réservés aux ministres ordonnés, est l’exercice par lequel on explique les lectures de la messe afin que les auditeurs puissent entrer dans le mystère chrétien et pénétrer dans une relation toujours plus profonde avec le Christ notre Seigneur.

Après quatre mois de cours où nous avons découvert ce qu’est une homélie et comment nous devons la faire, nous avons commencé, chacun à notre tour, à pratiquer l’homélie dans notre salle de cours. Nous avons surtout découvert que l’homélie est un art de clarté et de simplicité, qui demande beaucoup de travail de préparation. En complément au cours et à la pratique, nous avons aussi été gratifiés d’une présentation de l’homilétique patristique par une enseignante de l’université de Metz, Mlle Vannier. Avec elle nous avons pu voir comment les premiers grands théologiens faisaient leurs homélies.

Chaque année au Séminaire, et cela dès la 1ère année, nous avons une insertion apostolique qui nous amène sur le terrain. Un prêtre est destiné à servir Dieu et à servir les hommes. Il n’est pas destiné à rester sur les bancs d’école. Cette année nous avons découvert la Pastorale de la santé, avec la visite de personnes malades au sein d’une aumônerie d’hôpital. La clinique sainte Anne de la Robertsau, la clinique sainte Barbe de Strasbourg et le Centre Médical d’Illkirch ont été nos différents lieux d’insertion.

A propos de son expérience, Jérémy déclare : « La visite auprès des malades est une démarche importante pour le séminariste que je suis et qui se destine à la prêtrise. C'est là que je me rends compte de la fragilité de la vie humaine, des souffrances que vivent les personnes face à la solitude et face à la mort. Tout au long de cette année ma démarche de visiteur s'est inscrite dans l'enseignement même du Christ qui allait auprès des pauvres, des faibles et des malades. Aller à la rencontre de ces personnes est une œuvre de miséricorde ».

« Cette expérience m’a beaucoup fait avancer au plan humain, car nous sommes en vis-à-vis de personnes que nous ne connaissons pas, et qui sont en situation de souffrance. J’ai fait des rencontres extraordinaires, où la confiance s’est très vite installée et qui sont pour moi de vrais cadeaux de Dieu », confie Anthony.

Jean Paul dit de son côté : « Cette année passée au service post-AVC m’a permis d’être proche des malades pour leur témoigner la présence du Christ. Pour moi l’hôpital a été un lieu pour évangéliser et me laisser évangéliser ».

L’un d’entre nous, ayant déjà une bonne expérience dans le monde de la santé, a fait son insertion dans le mouvement d’action catholique qu’est le CMR (Chrétiens en Monde Rural). « J’ai participé à deux équipes de base (dix personnes) qui se sont réunies une fois par mois pour faire une relecture de vie, un partage de ce que chacun vit dans le domaine familial, le tout à l’éclairage de l’Evangile de Jésus Christ. C’est un lieu qui permet une parole vraiment libre et sans jugement. C’est aussi un lieu où l’on peut voir quelles sont les attentes des chrétiens d’aujourd’hui », affirme Sébastien.

Après une 4e année très riche à tous les niveaux, nous terminons par une retraite de récollection à Oberbronn où nous serons institués acolytes par Mgr Grallet. Deo gratias !


Jean Paul, Sébastien, Jérémy, Anthony