mardi 14 février 2017

Insertion apostolique à l’aumônerie catholique
des sourds-muets

Godefroid Ngoma est séminariste en deuxième année. Dans le cadre  de sa formation il a une insertion apostolique les week-ends à l’aumônerie diocésaine des sourds-muets à Strasbourg. Il a accepté de témoigner de cette expérience.

 En quoi consiste votre insertion auprès des sourds-muets ?

Ma présence à l’aumônerie des sourds-muets consiste à aider l’aumônier dans sa pastorale. Concrètement nos activités tournent autour de la catéchèse, la liturgie, la visite des malades, les rencontres et récollections entre les différentes paroisses du diocèse où se trouvent des sourds.  Notre activité comporte aussi des rencontres œcuméniques des sourds-chrétiens de Strasbourg.

Quels bénéfices vous apporte cet apostolat dans votre vie de séminariste ?

Je dois avouer que je vis actuellement une bonne expérience pour ma vie de futur prêtre. Avant même que je ne décide de rentrer au Grand séminaire de Strasbourg, j’étais habité par le désir de participer à l’apostolat des sourds-muets. C’est l’année dernière, lors du bilan annuel, j’ai demandé au Supérieur et à mon directeur d’année, si je pouvais être affecté à l’aumônerie des sourds-muets pour mon insertion apostolique. Humainement j’apprends beaucoup de mes frères sourds-muets dans la prière et les activités qui sont organisées. C’est pour moi une manière de témoigner de la présence du Christ au milieu de personnes vivants avec un handicap. Au final, on découvre la joie de marcher ensemble en enfants de Dieu.

Est-ce que le fait que vous soyez séminariste influe sur votre insertion apostolique ?


Non, je ne dirai pas qu’être séminariste influe sur ma manière d’être présent auprès des sourds-muets. Je suis au milieu d’eux comme un frère d’abord.  Je viens tout simplement en baptisé parler de l’évangile. Cependant, il est vrai que le fait d’être séminariste me pousse à imiter le Christ serviteur, venu pour servir ses frères et non pour se servir. Ma présence est d’abord celle d’un chrétien auprès d’autres chrétiens. Avec eux, j’ai la joie de me mettre à l’écoute du Seigneur. Avec eux nous cheminons tous en disciples du Christ !

                                                                      Propos recueillis par Jean Paul AKA-BROU (5ème année)


vendredi 10 février 2017

Les religieuses du séminaire


Sœur Josette Ensch et sœur Marie-Céline Fuchs, religieuses de la Charité, font partie de la communauté du Séminaire depuis maintenant 15 ans. Mais au sein de notre Séminaire diocésain, la présence de la vie religieuse à l’école de saint Vincent de Paul remonte à plus de 150 ans. Il y a 40 ans il y avait encore cinq  religieuses au Séminaire qui s’occupaient d'une très grande communauté de séminaristes. Mais aujourd'hui les sœurs ne sont pas moins indispensables, malgré une communauté plus petite. Durant une petite discussion, un mercredi soir, j'ai pu en savoir plus sur ce que vivaient les sœurs de la Charité dans notre maison.

Sœur Marie-Céline Fuchs (à gauche) et Sœur Josette Ensch (à droite)


Nos deux religieuses sont d'abord une présence priante, car la croissance d'un séminariste tient pour beaucoup de sa croissance spirituelle grâce à une bonne disposition du cœur et une prière constante. Les sœurs sont aussi au Séminaire un témoignage vivant de vie consacrée, par leur vie donnée à Dieu et aux autres. Leur présence féminine est encore une richesse qui contribue à l'unité de la communauté : sœurs, séminaristes, Pères directeurs. Les sœurs échangent aussi avec les prêtres formateurs pour le discernement des vocations, car le regard féminin complète celui des Pères. Elles sont présentes avec nous aux offices, aux repas, aux conférences et aux fêtes. Plus concrètement, les sœurs participent aux tâches de la vie courante, comme le fleurissement de la maison, le rangement en cuisine, la préparation des fêtes, ou encore des tâches de coutures particulièrement appréciées dans une maison d’hommes.

Après ce regard formel, il faut ajouter que les sœurs gardent des contacts avec des prêtres qu’elles ont connus durant leurs années de formation au Séminaire. De temps en temps, m'a-t-on confié, quelques jeunes prêtres viennent déjeuner chez les sœurs afin de discuter de leur intégration dans la vie en paroisse. Cela donne beaucoup de joie aux sœurs, de voir de jeunes séminaristes devenus prêtres, eux pour qui les sœurs ont tant priés. Il y a là une certaine forme de maternité spirituelle que les sœurs exercent au milieu de nous.

Les sœurs de la Charité sont au Séminaire une présence féminine précieuse, qui apportent une approche différente et complémentaire sur le parcours des séminaristes, qui nous aident à devenir des prêtres biens formés, aussi bien humainement que spirituellement.


Que dans cet article, elles soient vivement remerciées pour leur présence, leur prière, leur patience et leur service constant.

                                                                                                                    Anthony RIEN (5ème année)
Prier pour l’unité des chrétiens !

Dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, notre communauté du séminaire a eu la chance d’aller prier avec nos frères chrétiens grecs-orthodoxes dans leur église à la Krutenau. Nous y avons retrouvé Georgios qui loge chez nous au Séminaire le temps de ses études. Après la prière, nous avons pu échanger avec le Père Christos Filiotis, prêtre en charge de la paroisse grecque orthodoxe. Sébastien Higelin, séminariste en 5ème année a accepté de revenir sur cette rencontre.

Père Jean-Claude Reichert, supérieur du Grand séminaire de Strasbourg (à gauche)
et Père Christos Filiotis, prêtre en charge de la paroisse grecque orthodoxe à Strasbourg (à droite)


Comment avez-vous vécu ce temps de prière avec les orthodoxes ?

Les responsables de la communauté grecque orthodoxe nous ont fait participer à leur prière de Vêpres de manière active. Ils nous ont demandé de lire un psaume. Ils nous ont aussi chargés d’une lecture. Nous y étions pleinement actifs. Nous avons prié ensemble notre unique Dieu et Seigneur. Leur office me semble plus étoffé que le nôtre. Il est de ce fait beaucoup plus long. J’ai d’ailleurs constaté qu’ils chantaient en monodie, c'est-à-dire à une seule voix, alors que les orthodoxes russes chantent en polyphonie, à plusieurs voix.

Qu’est-ce que vous avez retenu du temps d’échange avec le Père Filiotis ?

J’ai découvert que l’unité des églises orthodoxes est plus précaire que ce que je pensais. J’ai observé qu’il y a certaines tensions vives entre le patriarcat de Constantinople et celui de Moscou. Nous avons appris  le demi-échec du grand synode orthodoxe qui a vu la non-participation de certains responsables orthodoxes. J’ai été surpris par ces problèmes d’unité qui minent nos frères orthodoxes.

Chapelle des grecs-orthodoxes à Strasbourg

Que vous pouvez-vous dire du temps convivial qui a suivi le temps d’échange ?

La communauté orthodoxe nous a accueillis très chaleureusement. Ils ont tout fait pour que nous soyons à l’aise. Ils nous ont offert une collation qui a permis de vivre des échanges plus informels. Après la prière nous avons donc pu toucher quelque chose de ce qu’ils vivent au quotidien.

Qu’est-ce qu’une pareille rencontre vous apporte dans votre vie de séminariste ?

Je crois qu’il est important que nous ayons une vision du christianisme plus large que celle de notre seule Eglise catholique. Il est important d’avoir le souci de prier et d’œuvrer pour l’unité des chrétiens. Comme le Christ l’a dit lui-même «  que votre unité soit parfaite afin que le monde croit que le Père m’a envoyé » (Jn17, 21). Ce temps de rencontre a marqué positivement notre communauté de séminaristes.

                                                             Propos recueillis par Jean Paul AKA-BROU ( 5ème année)